Passée à côté des Jeux olympiques de Pékin sur le plan individuel, Julia Simon a su parfaitement se relancer en s’offrant vendredi le sprint (7,5 km) d’Otepää (Estonie), son premier succès de la saison en Coupe du monde de biathlon.

Sans médaille en solo aux JO, la biathlète des Saisies (25 ans) a sorti la course quasi parfaite pour remonter un moral en berne à son retour de Chine. Intouchable sur les skis et auteure d’une seule faute au tir (9/10), la Française est allée cueillir la 4e victoire de sa carrière sur le circuit, démontrant qu’elle restait mobilisée malgré ses déboires olympiques.

Cette performance confirme toutefois l’irrégularité de Julia Simon, capable du meilleur comme du pire depuis ses débuts en Coupe du monde en 2017. Après avoir démarré l’exercice 2021-2022 de manière catastrophique, la Savoyarde avait réussi à se relancer lors de l’étape du Grand-Bornand mi-décembre (2e de la poursuite et de la mass start). Elle avait enchaîné quatre podiums d’affilée avant de sombrer à Pékin, où elle n’avait raflé que l’argent sur le relais mixte. Un bilan plus que mitigé pour ses premiers Jeux en tant que titulaire après une première expérience en tant que remplaçante à Pyeongchang en 2018.

Celle qui a entamé un travail mental depuis l’an dernier avec Marie-Laure Brunet, double médaillée aux JO de Vancouver en 2010, pour gagner en " relâchement et sérénité " derrière la carabine, reste en quête de constance au tir. Malgré d’indéniables qualités physiques, son seul fait d’armes reste pour l’instant le titre mondial du relais mixte simple décroché en 2021 à Pokljuka (Slovénie) avec Antonin Guigonnat. Mais quand toutes les planètes sont alignées comme sur ce sprint, Julia Simon est très difficile à aller chercher.

La mas start dans le viseur

" Je suis super contente de la manière dont j’ai géré la course, a-t-elle déclaré. Je suis tout de suite partie dans le bon rythme. Quand on m’a dit que j’avais 2 secondes d’avance à la sortie du 2e tir, je me suis dit qu’il ne fallait pas que je m’enflamme. Je suis contente d’avoir repris des secondes dans le dernier tour. "

" J’ai tendance à avoir du mal sur les courses individuelles au niveau du tir, donc ma victoire a une bonne saveur, a ajouté Simon qui ne s’était jamais imposée sur un sprint. Je suis super satisfaite du job fourni aujourd’hui. Cela prouve que je peux gagner sur tous les formats. Le sprint récompense souvent les filles très complètes et ça me fait super plaisir de faire partie de ces filles-là. Cela donne de la confiance pour la suite. "

La suite passe justement par la quête du petit globe de la mass start. Alors qu’il reste deux épreuves en départ groupé à disputer, samedi à Otepää et le 20 mars à Oslo, Simon occupe la 3e place du classement de la spécialité.

" C’est un objectif mais je n’ai pas envie de ne penser qu’à ça, a-t-elle évacué. C’est le meilleur moyen de se planter. Il ne faudra pas se mettre de pression inutile. "