En plus d’accorder trop de passe-droits à ses joueurs, Leonardo a été incapable de prolonger Kylian Mbappé, alors que c’était sa mission première, depuis son retour au club en 2019. La direction est aussi responsable de ne pas tirer profit de l’incroyable vivier de joueurs parisiens et français, pour bonifier l’équipe première.

Sur le volet des contrats des joueurs, Leonardo, peut supporter en grande partie la responsabilité de l’échec du prolongement du contrat de Kylian Mbappé qui, sauf incroyable retournement de situation, devrait rejoindre le Real Madrid l’an prochain. A son retour au club en 2019, la direction avait confié à Leonardo, comme principale tâche, de prolonger le contrat du prodige bondynois. Cet échec devrait à lui seul suffire à sa démission. Tant trouver un remplaçant à Kylian Mbappé s’annonce difficile.

Le PSG peut aussi être critiqué pour le peu de considération qu’il accorde à ses jeunes joueurs du centre de formation. Dans l’équipe type, il n’y a que Presnel Kimpembe qui a été formé au club, et des joueurs comme Christopher Nkunku ou Moussa Diaby brillent en Bundesliga, après que le PSG les a laissé filer jeunes, sans leur donner réellement leur chance de développer leur jeu au plus haut niveau. De même, le PSG ne se fixe pas pour objectif de recruter les meilleurs jeunes joueurs français des autres clubs locaux. Ainsi, un joueur comme Eduardo Camavinga a filé au Real Madrid, alors que cela aurait dû être une priorité côté parisien de le recruter. Avoir plus de joueurs formés au club, et français en général, créerait une identité d’équipe plus forte, avec des joueurs qui seraient davantage animés par la haine de la défaite. Cette absence de joueurs parisiens et français dans l’équipe est d’autant plus regrettable que la France est championne du monde et que le vivier d’origine de joueurs le plus important, de toutes les équipes ayant participé à la dernière coupe du monde, était la région parisienne. Ce potentiel énorme n’est donc pas exploité correctement par la direction parisienne.

Parmi les meilleures équipes européennes, la majorité a soit un nombre important de joueurs formés au club (Barcelone, Ajax, Benfica…), soit une part importante de joueurs nationaux de premier plan (Bayern Munich, Manchester City, Juventus…). Le PSG doit retravailler sa stratégie et sa vision pour aller dans ce sens, en profitant de l’incroyable mine de talents parisiens et français.

On peut critiquer Leonardo, de même que les Qataris, quant à leur gestion des différents coaches qu’ils ont eu en exercice. A commencer par Carlo Ancelotti, un des meilleurs entraîneurs en activité, et encore plus à l’époque (2013), qui a préféré claquer la porte du PSG à cause du manque de professionnalisme des dirigeants Qataris. Il leur reprochait notamment de lui avoir trop mis la pression sur les résultats en cours de saison, alors que cela n’était pas justifié. Tuchel et Pochettinho se sont aussi plaints à plusieurs reprises du fait qu’ils n’étaient pas assez écoutés par Leonardo pour ce qui est des orientations sportives du club. En somme, jamais un entraîneur parisien n’a été mis dans des conditions saines et durables de travail. Et la preuve que le problème ne vient pas de l’incompétence de ces entraîneurs, mais bien de celle du PSG, est que Thomas Tuchel a remporté la Ligue des champions avec Chelsea six mois après son départ du PSG. Exemple encore plus révélateur, Unai Emery, le coach de la "remontada" de 2017 face au Barca, est qualifié cette saison pour les quarts de finale de la compétition reine avec un club espagnol de second plan, Villarreal.

Sur le plan national, le PSG peut se targuer du fait qu’il engrangera (très probablement) en mai son huitième titre de champion de France en onze ans de l’ère qatarie. Mais ces succès domestiques sont à relativiser du fait de la faible opposition à l’échelle nationale proposée au PSG. De plus, le PSG a quand même laissé échapper le titre de champion trois fois pendant ces onze ans (Montpellier en 2012, Monaco en 2017 et Lille en 2021). Avec la différence colossale de budget qui sépare le club de la capitale et ces clubs, ces places de dauphin peuvent être assimilées à de cinglants échecs.

Cette direction sportive du PSG a donc eu faux sur toute la ligne. Et au final, c’est le PSG qui continue d’être la risée de l’Europe du football avec ces "remontadas", toutes plus improbables les unes que les autres.

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