"Qui que vous soyez qui voulez cultiver, vivifier, édifier, attendrir, apaiser, mettez des livres partout." Victor Hugo
C’est en entrant dans le nouvel espace de la bibliothèque Richelieu à Paris, "berceau historique de la Bibliothèque nationale de France", au 5 rue Vivienne, que non seulement ces mots font écho, mais que l’on saisit toute la sacralité des livres et de l’espace qu’ils occupent. La richesse héritée de génération en génération refait surface. Le site revient à l’origine au palais du cardinal Mazarin, construit au XVIIe siècle. En 1721, la bibliothèque du Roi y emménage. Il rouvre ses portes en septembre 2022, après douze ans de rénovation et de modernisation, et accueille les amoureux des livres et de l’art au cœur de Paris. La bibliothèque conserve effectivement dans ses entrailles des collections exceptionnelles.
Le site comporte plusieurs salles de recherche de la Bnf des départements spécialisés: Arts du spectacle, Cartes et Plans, Estampes et Photographie, Manuscrits, Monnaies, Médailles et Antiques, Musique, mais aussi un café, une librairie, un jardin avec libre accès, le musée de la BnF, la galerie Mansart, la galerie Pigott qui accueille des expositions temporaires, la bibliothèque de l’Institut national de l’histoire de l’art et la bibliothèque de l’École nationale des Chartes. La salle Ovale est une salle de lecture gratuite où visiteurs de 7 à 77 ans ont accès à 20.000 ouvrages dont la plus grande collection de bandes dessinées. Quant au musée, il comporte 900 œuvres de l’Antiquité à nos jours.
Lorsqu’on entre par le hall Labrouste jusqu’à la salle Ovale, grandiose et symbolique, en traversant un aperçu inédit des premières salles du musée qui offrent à nos yeux les trésors patrimoniaux constitués depuis le Moyen Âge par les rois de France, on a l’impression de voyager dans le temps, celui du Moyen Âge que les rois de France ont sauvegardé et reconstitué.
Alors qu’on déambule dans les salles de la bibliothèque, qu’on s’assoit religieusement à une table, qu’on fouille dans les archives, qu’on retrouve les affiches et les brochures d’anciens spectacles, les notes laissées par les auteurs d’antan en marge des pages, tout le travail de mémoire prend sens… Mais aussi l’importance de sa conservation, au présent, avec respect et curiosité. Dans les entrailles, la soif d’apprendre… idéalement, chaque jour un nouveau mot parmi les millions que renferment ces livres… Que d’âmes y ont laissé leurs traces!
De cette tour de Babel qu’est le monde d’aujourd’hui, il nous restera la culture à préserver et à transmettre de génération en génération… et dans nos yeux qui s’ouvrent chaque jour, l’émerveillement, au-delà des mots.
Marie-Christine Tayah
Insta :@mariechristine.tayah
