Marion Cotillard est à nouveau sur le tapis rouge à Cannes, dans un rôle qu’elle incarne avec précision, celui d’une femme qui s’est suicidée sans explication. Basé sur une histoire vraie, Little Girl Blue est diffusé sur grand écran au Festival de Cannes.

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Dans son rôle, Marion Cotillard incarne l’autrice Carole Achache, à la demande de sa fille, Mona Achache, qui, elle, joue sa propre personne. Le film est basé sur les traumas transgénérationnels. L’histoire est celle de Carole Achache qui s’est suicidée en 2016. Sa fille essaie de trouver réponse à cet acte dans les méandres du passé. Cette histoire "a résonné avec beaucoup de parcours féminins de ma famille, avec beaucoup de femmes tout court", confie Marion Cotillard.

Crédit photo : Loic Venance / AFP

Dans une scène silencieuse captivante, Marion Cotillard, tel un caméléon, se déshabille et revêt les habits et les accessoires de Carole Achache, de la tête aux pieds. L’actrice s’embaume également du parfum de l’autrice, reprenant tout au long du film ses textes et entrevues, jusqu’à ce que les deux voix ne fassent plus qu’une. Elle avoue en toute transparence: "Je n’ai jamais fait un truc aussi dur de ma vie", confie Cotillard à l’AFP. "J’aime la transformation. J’ai plus de facilité à incarner des personnages qui sont loin de moi. (…) C’est là que je découvre le plus sur l’humain."

Les scènes du film s’embrouillent entre fiction et réalité et Mona Achache va même jusqu’à confondre les deux personnages. C’est la force de Marion, ce pouvoir qu’elle a de transcender le jeu pour atteindre profondément le spectateur. Pour la réalisatrice, Marion Cotillard apporte de la "lumière" au vécu ténébreux de sa mère. Le film nécessite un retour en arrière, dans un milieu intellectuel, celui de Carole Achache et de ses parents, écrivains eux aussi. Le long-métrage va plus loin qu’une simple histoire; il s’interroge sur la transmission des douleurs et leurs causes qui se révèlent peu à peu, tout au long du film.

Marion Cotillard Laetitia Gonzalez Mona Achache et Yael Fogiel
Crédit photo : Patricia De Melo Moreira / AFP

"Les femmes sont maudites dans ma famille, peut-on entendre", confie l’actrice et réalisatrice. Toutefois, le film rejette l’idée de malédiction. "L’idée de malédiction, elle m’a été transmise par ma mère. C’était un mot que je détestais. L’époque qu’on traverse et ce film m’ont permis de mieux réfléchir. Il n’y a pas de malédiction, il y a un conditionnement", affirme la réalisatrice.

Crédit photo : Valery Hache / AFP

Quant à Marion Cotillard, elle précise que les faits se reproduisent quand "ce n’est pas guéri, ce n’est pas nettoyé et qu’on ne regarde pas ça en face ", et avoue avoir participé avec ce film "à un processus de guérison".

Avec AFP

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