Quatre ans après l’incendie dévastateur qui a ravagé Notre-Dame de Paris, la cathédrale gothique emblématique revit grâce à une restauration minutieuse, dévoilant des merveilles insoupçonnées.

Le 15 avril 2019, les flammes ont englouti Notre-Dame de Paris, laissant derrière elles un édifice meurtri et un pays en deuil. Aujourd’hui, alors que le chantier de restauration touche à sa fin, la cathédrale renaît de ses cendres, plus resplendissante que jamais. Les visiteurs qui franchiront le seuil de Notre-Dame le 8 décembre prochain seront subjugués par la beauté retrouvée de ce joyau de l’art gothique.

Crédit photo : Mathilde Bellenger/AFP

En pénétrant dans l’une des 24 chapelles entièrement restaurées, le vice-recteur de Notre-Dame, Guillaume Normand, ne cache pas son émerveillement face aux couleurs éclatantes des fresques conçues par Viollet-le-Duc au XIXe siècle. "C’est furieusement osé !", s’exclame-t-il, soulignant les teintes vives et les motifs stylisés qui ornent les murs.

La lumière naturelle, filtrant à travers les vitraux médiévaux minutieusement nettoyés, inonde l’édifice d’une clarté saisissante. Miraculeusement épargnés par l’incendie, ces vitraux, dont les trois grandes roses, diffusent leurs couleurs tamisées, sublimant l’atmosphère du lieu. Une grande croix dorée et une statue de la vierge à l’enfant, retrouvées intactes au milieu des décombres, témoignent de la résilience de Notre-Dame face à l’adversité.

Crédit photo : Mathilde Bellenger/AFP

Sur le chantier en effervescence, les ouvriers s’affairent à remettre en état les sols en damier noir et blanc, tandis que d’imposants échafaudages masquent encore certains trésors restaurés, tels que les bois sculptés et peints de la clôture du chœur. Le recteur de la cathédrale, Mgr Olivier Ribadeau-Dumas, promet aux futurs visiteurs une expérience sans pareille, évoquant un sentiment d’humilité face à ceux qui ont créé, transmis et sauvé cet édifice d’exception.

Le parcours de visite, repensé et doté d’une nouvelle signalétique, conduira les visiteurs à travers l’histoire biblique et celle des saints qui ont marqué Paris. Ils découvriront également un mobilier liturgique inédit, en bronze, alliant sobriété et massivité. Dès l’entrée, un baptistère en bronze poli, surmonté d’un couvercle doré imitant le reflet de l’eau, accueillera les cérémonies de baptême. Les fidèles pourront prendre place sur 1 500 à 2 000 chaises au design ajouré, face à un autel central épuré, pour assister à la messe.

Crédit photo : Mathilde Bellenger/AFP

Au fond de la cathédrale, un tabernacle installé sur un autel dessiné par Viollet-le-Duc précédera un "mur-reliquaire" contemporain abritant la couronne d’épines du Christ, ramenée par Saint-Louis. Ces éléments témoignent de la volonté des restaurateurs de conjuguer le respect du passé avec une touche de modernité, pour offrir aux visiteurs une expérience spirituelle et esthétique unique.

Alors que Notre-Dame s’apprête à accueillir entre 13 et 14 millions de visiteurs par an, soit 40 000 à 45 000 personnes par jour, elle se dresse fièrement, symbole de la résilience et de la beauté intemporelle de Paris.

Avec AFP