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Des millions de musulmans pratiquants ont jeûné pendant le mois du Ramadan qui touche à sa fin. Mois sacré, le Ramadan est aussi une période de grande consommation. Une aubaine pour les business de l’alimentation et de la restauration dans un Liban où la situation économique n’est pas au beau fixe.

Si le Ramadan est un mois de jeûne, c’est aussi un mois au cours duquel le mode de consommation des ménages qui jeûnent change puisque durant cette période le volume des achats augmente, ce qui stimule le commerce. Selon certaines estimations, les familles musulmanes voient leurs dépenses augmenter d’environ 40%. C’est donc indéniablement un temps commercial fort.

Pendant le Ramadan, des plats plus élaborés sont préparés, la rupture du jeûne est l’occasion de se retrouver en famille et entre amis au restaurant ou à la maison. Les ménages mettent donc les petits plats dans les grands durant ces 30 jours où l’abondance est au rendez-vous.

Selon le président du syndicat des propriétaires de supermarchés, Nabil Fahed, pendant le mois du Ramadan, "une hausse de la consommation a été constatée, cette année, surtout pour les légumes, les graines et les produits basiques, en moindre proportion toutefois pour la viande et le poulet". Il rappelle néanmoins qu’avant la crise de 2019, cette augmentation était également significative concernant les ventes de poulet et de viande.  

"Nous achetons pendant ce mois davantage de gâteaux, de sucreries, de viande, de poulet et de poisson. Nous consommons des produits qu’on ne mange pas nécessairement le reste de l’année", explique Mona, mère de famille musulmane.

Le président du syndicat des importateurs de produits alimentaires, Hani Bohsali, estime pour sa part que le mois du Ramadan est un mois où théoriquement les importations augmentent. Il précise cependant qu’il ne possède aucune donnée cette année, puisque les douanes n’ont pas publié leurs chiffres depuis août 2023. "Nous n’avons aucune idée de ce que nous importons", renchérit-il

Du côté des restaurants, bar à chichas et pâtisseries, la fréquentation était meilleure que l’année dernière, selon le syndicat, accusant une augmentation d’environ 30%. De même, les ONG, associations et entreprises ont recommencé cette année à organiser des iftars, ce qui a boosté le travail. Le syndicat indique qu’il y avait des iftars à tous les budgets, de 35 à 70 dollars par personne.

Des stratégies marketing

Par ailleurs, pendant ce mois, les commerçants développent des stratégies marketing pour répondre à une plus grande demande, telles les promotions. Cela concerne des produits aussi variés que les vêtements, les produits de beauté, les décorations, les produits alimentaires et les pâtisseries du Ramadan, sans compter les cadeaux. Les réseaux sociaux et le marketing en ligne s’impliquent énormément dans la sensibilisation des consommateurs.

"Les grandes surfaces n’ont pas hésité à stimuler la consommation à coups de promotions, tous les jours et toutes les semaines", indique M. Fahed.

Au final, le mois du Ramadan n’échappe pas aux rouages de la société de consommation et constitue une véritable aubaine commerciale.