Une maison de retraite gérée par les sœurs de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus dans le quartier de Aïn el-Remmané a été vandalisée et cambriolée dans la nuit de jeudi à vendredi par des inconnus, laissant dans la détresse les patients avancés en âge, dont certains sont sous oxygène.

La totalité des câbles électriques des deux générateurs appartenant au couvent qui abrite la maison de retraite a, en effet, été volée, et les clôtures démontées. La panne d’électricité qui en a résulté a mis en danger la santé physique et psychologique des résidents, la plupart étant dépendants ou souffrant d’Alzheimer.

Dans une interview exclusive à Ici Beyrouth, la responsable de la pastorale de la santé et des activités sociales, sœur Espérance Assaf, fait état de dégâts estimés à "plus de 4.000 dollars", puisqu’une soixantaine de mètres de câbles de cuivre ont été volés, d’une valeur de 300 dollars/ mètre. Cette perte est significative pour un couvent dont la caisse renferme une somme équivalente à 2 000 dollars à peine et qui compte sur les aides de bienfaiteurs pour survivre.

Dans les faits, la sœur intendante Saydeh Charbel a été réveillée en urgence vendredi à l’aube, 4 heures, suite à une panne d’électricité, sachant que certaines personnes résidant dans la maison de repos sont sujettes à des crises d’angoisse en cas de coupure de courant et de noir total. Elle s’est donc précipitée pour rétablir le courant électrique, mais a été surprise de constater les dégâts, frôlant à l’occasion la mort après avoir évité par miracle un câble électrique dénudé, étalé sur le sol.

Les sœurs en ont notifié dès vendredi matin les autorités compétentes, à savoir la gendarmerie, le juge d’instruction ainsi que le parquet de Beyrouth, et une enquête est actuellement en cours pour identifier les auteurs de l’acte.

Entretemps, les religieuses ont réussi à obtenir suffisamment de câbles pour pouvoir redémarrer le plus petit des deux générateurs, afin d’assurer l’eau chaude et maintenir en marche les réfrigérateurs. La facture de ces nouveaux câbles n’a toujours pas été réglée par les sœurs, faute de budget. Cette solution temporaire n’est pas viable, vu que le petit générateur ne procure qu’une quantité limitée d’électricité et les religieuses sont obligées de rationner le courant. Ce problème majeur met la vie de certains résidents en danger, faute de courant constant indispensable pour maintenir en bon état les machines à oxygène.

Le couvent accueille soixante-douze personnes âgées, dont quatorze hommes. Trente-cinq résidents sont alités. Le personnel compte trente employés, dont dix-neuf religieuses. Chaque personne admise requiert des services et des soins dont le coût s’élève à environ 20 millions de livres libanaises par mois, sachant que la majorité des personnes présentes dans le couvent y réside gratuitement.

La bonne marche de l’institution repose intégralement sur les aides des bienfaiteurs, le soutien de l’Église étant réduit en raison de la crise économique.

Par: Mario Doueiry