Le Hezbollah a salué les propos du président Michel Aoun le concernant, au Vatican, estimant qu’ils "reflètent la position des Libanais", alors qu’un véritable tollé avait suivi, au Liban, les explications données par le chef de l’Etat au sujet de la formation pro-iranienne, dans le cadre d’une interview qu’il avait accordée au quotidien italien, La Repubblica.

Dans le communiqué qu’il a fait paraître au terme de sa réunion hebdomadaire, jeudi, le bloc parlementaire du Hezbollah s’est dit "consterné par les déclarations faites pour dénaturer les vérités annoncées en toute franchise et courageusement par le chef de l’Etat, durant sa dernière visite (lundi) au Vatican", en allusion à la levée de boucliers contre les propos de M. Aoun. "Le bloc salue la position responsable et sincère du Président au sujet de la Résistance et de l’importance de son rôle face à l’occupation (israélienne). Il voit dans ce qu’il a dit l’expression sincère et équitable de la position et des sentiments réels des Libanais par rapport à la Résistance à laquelle ils sont attachés".

Dans son interview à la Repubblica, le Président avait tenu des propos particulièrement complaisants à l’égard du Hezbollah, suscitant un tollé général et une vague d’indignation dans différents milieux locaux, ainsi que sur les réseaux sociaux, d’autant qu’il avait totalement occulté le rôle de cette formation dans la déstabilisation, l’isolement et l’effondrement de l’Etat. Il avait notamment indiqué que "le Hezbollah n’a aucune influence sur la situation sécuritaire des Libanais à l’intérieur" du pays, alors qu’une dizaine de jours plus tôt, le Tribunal spécial pour le Liban avait confirmé en appel l’implication de deux membres du Hezbollah dans l’assassinat de l’ancien Premier ministre, Rafic Hariri, ce qui porte à trois le nombre des personnes jugées coupables par le TSL dans le cadre de cette affaire. Tous les trois appartiennent au Hezbollah. M. Aoun avait également déclaré que "le parti qui a libéré le Liban-Sud de l’occupation israélienne est composé de Libanais qui ont souffert de l’occupation. La résistance à l’occupation n’est pas du terrorisme", a-t-il insisté, en occultant entre autres toutes les activités transfrontalières de cette formation, à l’origine de l’isolement du Liban et de la détérioration de ses relations avec les pays arabes.