Une nouvelle vidéo insoutenable montrant la décapitation d’un prisonnier de guerre ukrainien présumé a provoqué mercredi la colère de l’Ukraine et un tollé à l’étranger. Ici Beyrouth a choisi de ne pas publier la vidéo, car même en floutant les images et en éliminant le son, la scène est épouvantable.

La vidéo de la décapitation qui dure une minute et quarante secondes circule depuis mardi. Sur celle-ci, un homme en camouflage, le visage masqué, tranche le cou d’un autre homme en uniforme se débattant au sol en hurlant " ça fait mal ".

Au bout de quelques secondes, les cris cessent et on entend un homme derrière la caméra incitant en russe le bourreau à " couper la tête " de la victime. Ce dernier finit sa décapitation au couteau, et montre la tête tranchée à la caméra.

" Faut la foutre dans le sac et l’envoyer au commandant " dit une voix en russe. A la caméra, on montre également le gilet de la victime barré du trident ukrainien et d’une tête de mort.

Depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022, Kiev et Moscou s’accusent mutuellement de mauvais traitements de prisonniers constituant des crimes de guerre.

Début mars, une vidéo montrant l’exécution présumée d’un prisonnier de guerre ukrainien par des soldats russes a provoqué un choc en Ukraine.

 

La mission de l’ONU à Kiev s’est déclarée " horrifiée " par ces images exigeant une enquête alors que le Kremlin a appelé à vérifier l' "authenticité " de la vidéo, lui qui d’ordinaire rejette les accusations de crimes portées contre ses militaires. La représentation onusienne évoque en outre une seconde vidéo montrant les corps mutilés de prisonniers ukrainiens.

De son côté, la France a dénoncé " un acte barbare " et une " atteinte insoutenable à la dignité humaine ". Et le président du Conseil européen, Charles Michel, s’est dit " mortifié par la vidéo atroce ", dans un message sur Twitter.

L’Union européenne demandera " des comptes à tous les auteurs et complices de crimes de guerre " en Ukraine, a déclaré mercredi une porte-parole du chef de la diplomatie européenne.

Côté russe, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a lui aussi qualifié les images d "horribles " mais s’est interrogé sur leur véracité. " Dans le monde de +fakes+ (fausses informations) dans lequel nous vivons, il faut s’assurer de l’authenticité de cette vidéo ", a-t-il ajouté.

D’ordinaire, les responsables russes se bornent à nier toute implication de soldats russes dans des crimes de guerre et accusent l’Ukraine d’orchestrer des mises en scène.

La mission de surveillance des droits humains de l’ONU en Ukraine s’est déclarée " horrifiée " par ces images évoquant par ailleurs une deuxième vidéo montrant " des corps mutilés d’apparents prisonniers de guerre ukrainiens ". " Malheureusement, ce n’est pas un évènement isolé ", a déploré la mission dans un communiqué exigeant d’enquêter sur ces affaires et de traduire en justice leurs auteurs.

Georges Haddad, avec AFP

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