Le Sénégal, enfin efficace offensivement, a offert vendredi à l’Afrique sa première victoire (3-1) lors du Mondial-2022, tandis que le Qatar, plus enjoué qu’en ouverture mais encore plombé par ses nombreuses erreurs individuelles, se rapproche dangereusement de la sortie.

Dominés tardivement au premier match par les Pays-Bas, prochain adversaire du pays hôte, les Lions se relancent ainsi en vue d’un ticket en 8e de finale qu’ils chercheront à obtenir mardi contre l’Équateur.

Dans le stade Al-Thumama de Doha, loin d’être plein au coup d’envoi, le Qatar, champion d’Asie en titre a fait un pas de plus vers une élimination qui sera entérinée si l’Équateur ne bat pas les Pays-Bas dans l’autre match du groupe A (18h00 libanaises).

Cela lui vaudrait de devenir le premier pays organisateur bouté hors de son tournoi après deux rencontres seulement. Si les " Annabi " se retrouvent là, ils le doivent en grande partie aux nombreuses erreurs techniques qu’ils ont encore commises tout au long de la partie.

La palme du jour revient au défenseur Khoukhi qui, en ratant complètement son dégagement avant de finir les fesses dans le gazon, a permis à Dia de fusiller Barsham (41e). Un scénario dur à avaler pour le Qatar qui, malgré la domination technique et physique du Sénégal, semblait alors plus libéré que contre l’Équateur et aurait même pu obtenir au préalable un penalty. Il aurait pour cela fallu que l’arbitre juge illicite la charge maladroite dans le dos de Sarr sur Afif (34e).

Le Qatar sauve l’honneur

Une fois devant, le Sénégal s’est senti davantage à l’aise pour répondre aux doutes nés de son attaque inoffensive contre les Oranje. D’abord grâce à une belle tête décroisée de Diedhiou après un corner (48e) puis par une frappe sèche de Dieng (84e). Mais contrairement au premier match, le Qatar ne s’est pas désuni et, après deux excellentes parades d’Édouard Mendy (63e, 67e), nettement plus en jambes que contre les Néerlandais, Muntari (78e) a fini par sauver l’honneur, d’une tête puissante.

Ce premier but en coupe du monde du Qatar récompense une prestation plus équilibrée et a valeur d’encouragement. Après avoir frisé le ridicule dimanche, la sélection locale peut se réjouir d’avoir réussi à présenter un visage plus conforme aux attentes. En restant cette fois jusqu’aux arrêts de jeu alors qu’ils avaient rapidement déserté les tribunes contre l’Équateur, ses supporters ne s’y sont pas trompés.

En face, le champion d’Afrique, qui a encaissé au moins un but pour la neuvième fois d’affilée en Coupe du monde, ne pourra pas toujours compter sur un accueil aussi généreux et va devoir continuer d’élever son niveau s’il veut durer.

Plus tôt dans la journée, les Iraniens, qui ont cette fois chanté du bout des lèvres leur hymne, l’ont emporté en toute fin de match contre les Gallois (2-0) vendredi au Stade Ahmed Ben Ali, dans le groupe B du Mondial, à Doha.

Après une lourde défaite initiale contre l’Angleterre (6-2), la " Team Melli " (trois points) se replace provisoirement à la deuxième place du groupe et dans la course aux huitièmes de finale avant d’affronter les États-Unis mardi (21h00).

Cette rencontre promet d’être hautement politique entre deux pays n’ayant pas de relations diplomatiques, et pourrait constituer une revanche du match historique du Mondial-1998, remporté par l’Iran.

Vendredi, il fut aussi question de politique en amont du match contre le pays de Galles. Alors qu’il était resté muet contre l’Angleterre, sans doute en signe de soutien aux victimes des manifestations dans son pays, le onze iranien a cette fois chanté – timidement – son hymne en amont de la rencontre.

Peut-être a-t-il été refroidi par l’arrestation, jeudi, de Voria Ghafouri, ancien footballeur international qui avait soutenu les manifestations contre le pouvoir en place.

Premier rouge

Les fans de la Team Melli ont en tout cas chanté " Iran, Iran " bruyamment dans la foulée, ce qui l’a peut-être galvanisée, car c’est bien elle qui a dominé la rencontre avant de porter l’estocade décisive par Roozbeh Cheshmi d’une frappe magnifique (90e+8) puis par Ramin Rezaeian (90e+11) après un contre.

" Il faut remercier nos joueurs, ils méritent le respect et d’être respectés. Nous jouons pour les supporters ", a affirmé le sélectionneur portugais de l’Iran, Carlos Queiroz. L’exclusion, la première du Mondial, du gardien gallois Wayne Hennessey (86e) pour une sortie dangereuse devant Mehdi Taremi a bien aidé l’Iran, tout comme le retour en tant que titulaire de son attaquant vedette Sardar Azmoun.

C’est bien lui qui s’est montré le plus dangereux, notamment quand, lancé en profondeur, il a frappé sur un poteau avant de reprendre de la tête une frappe d’Ali Gholizadeh qui avait heurté… l’autre poteau (51e).

Avant cela, il lui avait manqué un demi-crampon pour reprendre un centre à bout portant (45e +2), et avait donné une passe décisive pour Ali Gholizadeh (15e), avant que le but ne soit refusé pour une position de hors-jeu.

Il s’agissait alors d’un avertissement pour le pays de Galles, qui n’a jamais su inverser le cours du match, avant donc l’explosion de joie iranienne. Avec un seul point, les Gallois sont en danger avant d’affronter mardi l’Angleterre, qui pourrait se qualifier dès vendredi (21h00) en cas de victoire contre les Américains.

AFP

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