Jamais la participation féminine à des Jeux olympiques d’hiver n’avait été aussi forte qu’à Pékin avec 45% de sportives en lice, contre 41% à Pyeongchang il y a quatre ans: l’augmentation du nombre d’épreuves mixtes y est pour beaucoup, se félicitent de concert le CIO et les premières concernées.

"C’est vraiment génial", insiste la Canadienne Marion Thenault après avoir fini troisième dans la nouvelle épreuve de saut acrobatique par équipes mixtes, en parlant de sa médaille de bronze et de la volonté du Comité international olympique (CIO) de promouvoir les épreuves mixtes.

"Cela signifie que l’équipe doit être forte du côté des hommes et du côté des femmes, cela ne fait (qu’améliorer la discipline) pour les deux sexes", analyse-t-elle.

"C’est vraiment bien, car notre sport est dominé par les hommes, mais ici nous avons montré que nous avons des équipes fortes, avec des femmes dedans", poursuit celle qui affiche à son palmarès trois victoires en Coupe du monde.

Depuis les JO-2018, deux épreuves féminines ont été ajoutées au programme olympique pour un total de 46. Quatre épreuves mixtes ont fait leurs débuts à Pékin pour un total de douze. Plus de la moitié des épreuves des JO-2022 (58 sur 109) sont donc désormais ouvertes aux femmes, avec tout de même une grosse et anachronique lacune, l’absence totale d’épreuve féminine de combiné nordique, seul sport encore exclusivement masculin.

"Nombre record"

"Il y a toujours de la place pour progresser " en matière de représentation féminine, note Ashley Caldwell, membre de l’équipe des Etats-Unis sacrée en saut acrobatique, tout en espérant que ces JO-2022 puissent "mettre en valeur" les sportives.

"Je me suis toujours poussée à faire des figures difficiles pour montrer au monde que les femmes" en sont capables, a-t-elle confié. "Avoir davantage de femmes dans le sport de haut niveau est formidable pour le monde, cela pousse les gens à respecter les femmes et à faire du sport".

Pour Kit McConnell, directeur des sports du CIO, la plus grande représentation féminine "n’est pas seulement une statistique".  "Nous avons des niveaux records de participation féminine, un nombre record de sports féminins, un nombre record d’épreuves féminines et mixtes à ces Jeux", a-t-il énuméré.

"Ces chiffres sont importants, car c’est toute la société qui en profite, pas seulement le sport, les sportives, cette participation féminine infuse ensuite". Et pour la première fois dans l’histoire des JO, une personne ouvertement non-binaire participe aux épreuves: Timothy LeDuc sera sur la glace sous la bannière des Etats-Unis, pour l’épreuve de couples de patinage artistique aux côtés d’Ashley Cain-Gribble.

"C’est possible"

Mais les épreuves mixtes ne sont pas toujours composées d’un nombre égal d’hommes et de femmes. L’épreuve de saut acrobatique par équipes, remportée par les États-Unis devant la Chine et le Canada au terme d’un combat acharné au Genting Snow Park, opposait six équipes de trois.

Selon le règlement, chaque équipe devait avoir au moins un sportif et une sportive, mais en pratique, les six équipes en compétition ont toutes sélectionné deux hommes et une femme. "Compréhensible", pour la Suissesse Alexandra Baer, car le but est d’arracher " une place sur le podium".  "Nous sommes à un moment où le niveau féminin est poussé (vers le haut, ndlr), et si cela continue, je pense que nous pouvons aussi avoir des équipes avec deux femmes et un homme. Je pense que c’est possible."  Une analyse partagée par l’Américaine Ashley Caldwell. "Les États-Unis sont incroyables parce que nous avons un grand accès au sport féminin et cela a été un avantage pour moi", at-elle souligné. "Accroître cela dans le monde entier est incroyable, j’espère que (ces Jeux) en sont la preuve".

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