Après un début de saison loin de ses standards, le biathlète norvégien Johannes Boe a connu une renaissance dorée aux Jeux olympiques de Pékin, symbolisée par son quatrième titre dans la mass-start vendredi, rejoignant dans la légende son compatriote Ole Einar Björndalen.

Avant de mettre les pieds sur le territoire chinois, Johannes Boe, 28 ans, n’avait remporté qu’une seule course individuelle en Coupe du monde cet hiver, un sprint au Grand Bornand, en Haute-Savoie, lui qui compte 55 succès individuels dans sa carrière.

"On s’est disputés. Le début de saison a été chaotique avec ses problèmes sur le tir couché, le fait qu’il s’entraîne en dents de scie. On sait ses qualités, qu’il est capable de progresser de course en course. A Noël, on a rebossé des choses", a expliqué l’entraîneur des Norvégiens, le Français Siegfried Mazet.

L’explication de texte a mis du temps à porter ses fruits. La première étape après le passage à la nouvelle année, début janvier à Oberhof, ne s’est pas passé comme espéré. "A Oberhof on a mis le doigt sur des choses qui se sont mises dans son tir qu’on n’avait pas décelées. A Oberhof, il aurait dû montrer autre chose, il fait ses pires courses", souligne Mazet.

La pause pour l’étape de Ruhpolding (Allemagne) a fait du bien. Et après les courses d’Anterselva, il est arrivé à Pékin revigoré, malgré sept jours passés sous le régime des cas contacts, avec isolement et l’autorisation de sortir uniquement pour s’entraîner et participer aux courses.

Björndalen dans le viseur

Vendredi, dans des conditions de vents extrêmement compliquées, il s’est fait une frayeur avec deux fautes lors du dernier tir debout, et le stress de voir ses poursuivants, le Suédois Martin Ponsiluoma et le Français Quentin Fillon Maillet, revenir sur ses bâtons. Mais les trois fautes de "QFM", leader de la Coupe du monde, et la faute de Ponsiluoma ont scellé le sort de la course en faveur de Boe.

Avec ce quatrième titre olympique sur cette édition des JO-2022 (après le sprint, le relais masculin et le relais mixte), il rejoint au palmarès la légende du biathlon Ole Einar Björndalen, qui avait effectué une véritable razzia à Salt Lake City en 2002 avec l’or dans les quatre courses disputées à l’époque (individuel, sprint, poursuite et relais masculin).

"Tout le monde ici sait qui est Ole Einar Björndalen, le roi du biathlon. Avoir mon nom associé au sien est une grande réussite, quelque chose à célébrer", a expliqué Johannes Boe.

"Les dernières années ont été très belles pour moi, mais c’est aux Jeux que ça compte le plus et je suis très heureux d’avoir répondu présent au bon moment. C’est un grand soulagement".

Boe et Fillon Maillet repartent de Chine avec cinq médailles chacun (quatre titres pour le Norvégien, deux pour le Français), une réussite historique.

Prochain objectif dans le viseur de sa carabine, le record de huit titres de son compatriote Björndalen (record aux Jeux d’hiver codétenu avec les fondeurs norvégiens Björn Daehlie et Marit Björgen).

Il lui en manque trois puisqu’à Pyeongchang, il avait remporté l’individuel. Rendez-vous à Anterselva dans quatre ans.