Sab‘a w Demeta, la dernière pièce comique de Mohamad Dayekh, cartonne depuis le début de l’année. Ce jeune prodige du théâtre libanais se produit tous les weekends sur les planches du théâtre Tournesol jusqu’au 17 avril.

Mohamad Dayekh est un phénomène! Qu’on soit fan ou pas de son théâtre, on ne peut nier son succès fulgurant.

Sab‘a w Demeta s’est jouée au théâtre Al-Madina à guichet fermé depuis février, et les représentations se poursuivent désormais au théâtre Tournesol tous les weekends jusqu’au 17 avril.

"Sab‘a w Demeta", expression purement libanaise, signifie commettre les sept péchés capitaux sans aucun scrupule.

Cette pièce comique débute par l’histoire d’un couple marié depuis un an et demi qui n’a toujours pas "consommé" le mariage. Le mari essaie tant bien que mal de s’approcher de sa femme, mais celle-ci évite savamment tout contact physique. Mohamad Dayekh, qui incarne le mari, est directeur d’une grande chaîne radiophonique religieuse (musulmane) et est doté d’un certain statut social. Son image d’homme pieux va être mise à l’épreuve par le perturbateur Moussa (Hussein Kaouk), ami de son frère qui vient s’incruster chez lui avec des bouteilles de whisky pour participer à leur dîner de famille. La pièce est un huis clos dans l’appartement du couple et donne également à voir le palier de l’appartement où se deroulent les échanges avec la sulfureuse voisine veuve en manque d’affection.

Le couple va recevoir des invités à dîner, dont les deux frères du mari, et ce Moussa qui feigne de partir à chaque contrariété, provoquant un comique de situation très réussi. Un des deux frères, incarné par Hussein Dayekh (frère de Mohamad Dayekh), joue un grand avocat féru de poésie arabe et ne cesse de réciter des vers pour montrer sa supériorité sur les convives – rôle qui lui va à merveille d’ailleurs. Les personnages sont cocasses et ne manquent pas d’être attachants. On y parle d’homosexualité, de virginité, de classe sociale, le tout scandé de railleries politiques subtilement dissimulées dans le texte.

Ce "vaudeville" plein de qui pro quo et de rebondissements inattendus rend le public hilare. À certains endroits, les acteurs peinent à poursuivre leurs répliques tellement les rires se font forts dans la salle. Le duo Dayekh-Kaouk est phénoménal. Ils nous rappellent un autre duo mythique du théâtre libanais, Ziad Rahbani et Joseph Sakr.

Lui: Laisse-moi te faire l’amour par terre.
Elle: Non, pas sur le tapis iranien !

L’action s’enchaîne avec une tournure tout à fait loufoque et inattendue. Les personnages sont musulmans, chrétiens, chiites, sunnites, mais par-dessus tout, libanais. Dayekh réussit à nous faire rire des divergences de chacun, malgré les clichés qu’ils représentent. Sab‘a w Demeta est une pièce sans prétention qui contribue en quelque sorte à réconcilier les Libanais avec le théâtre. Le public se rue pour voir la pièce, malgré la crise dans laquelle le Liban est plongé. On s’identifie à cette parodie, et l’humour noir de Dayekh touche le point névralgique des Libanais, toutes communautés confondues.

 

Biographie du metteur en scène:

Auteur, metteur en scène et comédien, Mohamad Dayekh est un artiste pluridisciplinaire. Il est né et a vécu toute sa vie dans un quartier populaire de la banlieue sud de Beyrouth. C’est au son infernal des générateurs et des pompes d’eau électriques qu’il écrit pour garder la raison. Inspiré du quotidien libanais, il écrit des pièces "populaires" accessibles à tous. Il fait dans le burlesque, accentuant le tout d’une critique acerbe de la société et réussit à toucher les gens et à les faire rire jusqu’aux larmes. C’est un jeune metteur en scène à suivre.

Sab‘a w Demeta de Mohamad Dayekh, avec Nourhan Bou Dergham, Marianne Nacouzi, Hala Zebian, Mohamad Dayekh, Hussein Kaouk, Hussein Dayekh et Mohamad Abdo, au théâtre Tournesol jusqu’au 17 avril.
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