Le Hezbollah a organisé vendredi après-midi une cérémonie pour la quarantième commémoration du Jour du martyre.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a prononcé à cette occasion un discours, en visioconférence, dans lequel il a évoqué la signification du martyre, mettant l’accent notamment sur les nombreux militants et partisans de son parti qui ont péri dans des combats servant les intérêts de la formation chiite.

Le chef du Hezbollah a ensuite passé en revue trois principaux thèmes de l’actualité. Abordant le dossier des élections législatives israéliennes, il a notamment souligné que la victoire de l’ex-Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ne changera pas la conjoncture régionale et n’affectera pas l’application de l’accord sur la délimitation de la frontière maritime. " Il n’y a aucune intention pour les parties concernées de se retirer ou d’annuler cet accord ", a insisté le leader chiite, faisant fi des menaces proférées en ce sens par M. Netanyahu, à la veille des élections. " Les États-Unis prétendent être les garants de l’accord et devront par conséquent respecter leur engagement. Cela dit, compte tenu de leur historique avec la Palestine, nous préférons nous fier à nos ressources nationales et au support de nos alliés. Seul le pouvoir libanais et la triptyque " Peuple, Armée, Résistance " garantira la mise en œuvre de l’accord ", a-t-il remarqué.

Les élections législatives US de mi-mandat

Commentant par ailleurs les élections législatives américaines de mi-mandat, Hassan Nasrallah a vivement condamné les agissements des États-Unis dans la région, leur reprochant d’avoir initié des conflits, des agressions, des invasions et des crimes contre l’humanité, et les accusant de couvrir les actions d’Israël, surtout durant la période s’étalant de 1985 à 2000. "Quel que soit le parti qui remportera les élections législatives de mi-mandat, et quelle que soit sa couleur (rouge pour les Républicains et bleu pour les Démocrates), le diable est le diable ! " s’est-il écrié.

Hassan Nasrallah a également vivement critiqué le discours de la secrétaire d’État adjointe aux affaires du Proche-Orient, Barbara Leaf, dans lequel elle avait qualifié le Hezbollah de " malédiction " et de " peste ". " Ce sont les États-Unis qui sont une malédiction !  " n’a-t-il cessé de marteler. Le chef du Hezb s’est ensuite lâché contre son " ennemi impérialiste " : " Ce sont eux qui ont provoqué le chaos et le désordre en octobre 2019, dans le but d’enclencher une guerre civile et affaiblir la Résistance ! Ce sont eux qui ont interdit à la communauté internationale de venir en aide au Liban ! Ce sont eux qui ont usé de tous les moyens possibles et imaginables – à commencer par le mensonge qu’est le " Caesar Act " – pour empêcher les Libanais de profiter du don de fuel iranien ! L’ambassade US à Beyrouth ne cesse de s’ingérer dans les affaires internes libanaises et les affaires de l’État !  "

La présidentielle libanaise

Abordant ensuite l’échéance présidentielle, le leader du Hezbollah a une nouvelle fois mis l’accent sur la nécessité d’élire un president de la République qui ne succombera pas aux pressions exercées par l’Occident, spécialement celles des États-Unis. " Il nous faut un président courageux, capable de faire primer l’intérêt national, et de résister aux soudoiements et à la corruption. Il doit aussi être rassuré par la présence de la Résistance, la défendre et refuser de comploter contre elle ", a-t-il indiqué, citant à titre d’exemple l’ancien chef de l’État, Émile Lahoud, qui " avait protégé la Résistance lors de son mandat ".

Hassan Nasrallah a finalement conclu son allocution, en saluant le mandat – pourtant désastreux – de l’ex-président Michel Aoun, " qui a protégé le Liban et les Libanais de toute atteinte à leur sécurité " ; occultant le fait que la capitale avait été ravagée le 4 août 2020 par la troisième plus grande explosion de l’histoire de l’humanité durant ce même sexennat. Cette double explosion au bilan de 224 morts, 7.500 blessés, 300.000 déplacés aurait pu être évité, puisque le Liban officiel, dont Michel Aoun faisait partie, avait était notifié de la présence de matières dangereuses au port de Beyrouth, mais a préféré n’entreprendre aucune démarche pour empêcher la catastrophe.