Malgré la chute inexpliquée de ses emblématiques ailes, le célèbre cabaret parisien Le Moulin Rouge reste ouvert et déterminé à relever le défi de cette épreuve inattendue.

Au cœur de Montmartre, un symbole de la vie nocturne parisienne vient de vivre un moment choc. Dans la nuit de mercredi à jeudi, les ailes du Moulin Rouge, ainsi que les lettres M, O et U de sa façade, se sont mystérieusement décrochées, semant la stupeur dans le quartier de Pigalle. Fort heureusement, aucun blessé n’est à déplorer et les risques d’effondrement sont écartés.

Jean-Victor Clerico, directeur général du doyen des cabarets parisiens, affiche sa détermination face à cet incident sans précédent dans l’histoire de l’établissement. "Le Moulin a 135 ans donc il en a vu des vertes et des pas mûres", déclare-t-il avec philosophie. "On va relever le défi." Une attitude positive qui rassure les amoureux de ce lieu mythique, immortalisé par le film éponyme de Baz Luhrmann.

Les causes de cette chute restent pour l’heure inconnues, mais la direction exclut tout acte malveillant. La surveillance permanente du site, notamment des toitures, permet d’écarter cette hypothèse. Un problème technique semble donc être à l’origine de l’incident, qui n’aura "aucune conséquence" sur la programmation selon Jean-Victor Clerico. Le Moulin Rouge sera bien ouvert ce soir pour accueillir ses spectateurs.

Dès jeudi matin, les équipes se sont mobilisées pour sécuriser les lieux et déblayer les débris. Des architectes de sécurité de la préfecture de police se sont également rendus sur place, comme l’a indiqué le préfet de police de la capitale Laurent Nuñez. Un soutien précieux pour le cabaret, qui peut aussi compter sur l’aide de la mairie de Paris et du ministère de la Culture pour les réparations à venir.

Crédit photo: Miguel Medina/AFP

Car au-delà de l’aspect matériel, c’est un véritable symbole parisien qui a été touché. "Ça fait drôle. C’est comme si on coupait la tête de la tour Eiffel. Ça me fait mal", confie Daniel, 58 ans, témoin de la scène. Un sentiment partagé par la ministre de la Culture, Rachida Dati, qui évoque une "émotion particulière pour le monde du spectacle et pour tous les amoureux de Paris", et par la maire Anne Hidalgo, qui ressent "beaucoup de peine" face à cet événement.

Malgré ce coup dur, le Moulin Rouge reste déterminé à retrouver sa splendeur d’antan. "Nous mettons tout en œuvre pour que notre emblématique Moulin retrouve ses ailes le plus rapidement possible", assure l’établissement dans un communiqué. Un défi de taille, que le cabaret espère relever avant les jeux Olympiques de Paris (26 juillet-11 août), comme le souligne Anne Hidalgo.

Cet incident rappelle l’incendie de 1915, seul accident grave survenu dans l’histoire du temple mondial du cancan. À l’époque, le cabaret avait dû fermer pendant neuf ans. Gageons que cette fois-ci, le Moulin Rouge saura se relever plus rapidement, pour continuer à faire rêver les visiteurs du monde entier avec son French cancan légendaire et ses folles nuits parisiennes.

Car après 135 ans d’existence, le Moulin Rouge n’a pas dit son dernier mot. Immortalisé par le peintre Toulouse-Lautrec, ce haut lieu du spectacle parisien attire chaque année 600.000 spectateurs et emploie quelque 450 personnes. Une institution qui a su traverser les époques et qui, malgré ce nouveau défi, compte bien continuer à faire briller la vie nocturne parisienne pour les décennies à venir.

Avec AFP