Sammy Clark vient de nous quitter aujourd’ hui. Chanteur libanais qui a connu son apogée de carrière dans les années 1980, il est né au Liban au village de Dhour Choueir. Il a chanté en arabe, mais aussi en anglais et a remporté plusieurs prix internationaux, comme le prix de Menschen und Meer en Autriche pour sa chanson Mori Mori qui l’a rendu célèbre. Ses chansons sont caractérisées par le romantisme. Il également chanté en arménien, français, italien, et russe. Interprète du générique arabe de Ufo Robot Grendizer (Goldorak en France), il a été à la tête du syndicat des artistes libanais.

 " Inutile de présenter Sammy Clark de son vrai nom Sami Hobeika, qui a aujourd’hui plus de 712 chansons à son répertoire : J’ai commencé au Phoenicia en 1969 et j’y suis resté jusqu’en 1975. Ma troupe s’appelait The Storms. Elle était formée de huit personnes en tout. On chantait des chansons étrangères. Et on faisait des compétitions avec d’autres troupes comme John John et les mauvais garçons, Tony Franks (qui chantait du Elvis) Black Nights avec Elie Hakim (qui chantait du Frank Sinatra). Mon répertoire se composait plutôt de Tom Jones, Engelbert, Elvis Presley et Nat King Cole. Chanter arabe n’était pas à la mode à l’époque, les touristes étant plutôt occidentaux. J’ai fait plus de 412 animations de bal sans compter les concerts au Paon Rouge et au Ball Room. J’animais jusqu’à deux ou trois soirées par semaine. L’hôtel organisait des soirées pour les jeunes. Les fêtes étaient incroyables. La récompense était de chanter à l’hôtel Phoenicia. C’était prestigieux. Entre 1966 et 1975, ça a été les plus beaux moments de notre vie d’artistes. Tous les ambassadeurs, les consuls, jusqu’aux présidents de la République venaient simplement passer de bons moments au Paon Rouge. J’ai rencontré Miles Davis, Mireille Mathieu, Johnny Halliday, Aznavour. Je me souviens d’une anecdote concernant Dalida. J’étais debout à la réception du Phoenicia et j’entendais parler une dame avec un drôle d’accent. Sa tête me disait quelque chose mais je ne la reconnaissais pas. Elle m’a dit alors qui elle était en toute simplicité. Je suis tombé des nues parce que je n’avais pas réalisé qu’elle était si petite de taille. Plus tard je l’ai revue au Paon Rouge. Un jour aussi je me souviens d’un cocktail autour de la piscine du Phoenicia. Dans le feu de l’action, je suis tombé dans l’eau et je ne sais pas nager. C’est mon directeur de troupe qui m’a sauvé. Ma troupe actuelle s’appelle Golden Age où avec Abdo Mounzer et Petit Prince on fait revivre cette merveilleuse période. Je me souviens du dernier bal celui des Lion’s et Fred Barker. Dans un poème de ma composition, j’ai décrit le Phoenicia comme " un morceau du paradis sur terre.  "

Texte tiré du livre Phoenicia un hôtel dans l’histoire